Le nombre de calories brûlées par jour « sans rien faire », c’est-à-dire au repos complet, correspond à votre métabolisme de base (MB) ou Basal Metabolic Rate (BMR). Ce chiffre varie énormément d’une personne à l’autre. Toutefois, à titre purement indicatif, on estime qu’en moyenne, une femme adulte brûle environ 1400 à 1700 kilocalories (kcal) par jour au repos, tandis qu’un homme adulte en brûle environ 1600 à 2000 kcal. Il est crucial de comprendre que ce ne sont que des moyennes très générales. Votre métabolisme de base personnel dépend de facteurs uniques comme votre âge, votre sexe, votre poids, votre taille, et surtout votre composition corporelle (proportion de muscles par rapport à la graisse). Ce MB représente l’énergie minimale nécessaire pour maintenir vos fonctions vitales.
Même lorsque nous sommes allongés, immobiles et éveillés, notre corps travaille sans relâche pour nous maintenir en vie. Respirer, faire circuler le sang, maintenir la température corporelle, assurer le fonctionnement du cerveau et des organes, renouveler nos cellules… toutes ces activités invisibles consomment de l’énergie, mesurée en calories. C’est cette dépense incompressible que l’on nomme métabolisme de base. Il constitue la plus grande part de notre dépense énergétique quotidienne, bien avant l’énergie dépensée pour bouger ou digérer. Comprendre ce concept est essentiel pour appréhender nos besoins énergétiques globaux et ajuster notre alimentation à nos objectifs.
Qu’est-ce que le Métabolisme de Base (BMR) ?
Le concept de métabolisme de base (MB ou BMR) est au cœur de la compréhension de nos besoins énergétiques. Il représente la fondation sur laquelle s’ajoutent toutes les autres dépenses caloriques de la journée. C’est l’énergie minimale requise pour que notre organisme fonctionne, un peu comme la consommation d’une voiture qui tourne au ralenti. Sans cette énergie de base, nos systèmes vitaux ne pourraient tout simplement pas opérer. Il est donc essentiel de couvrir au minimum ces besoins fondamentaux par notre alimentation pour rester en bonne santé.
Il faut savoir que ce métabolisme de base n’est pas une valeur fixe et immuable. Il est influencé par de nombreux facteurs intrinsèques et peut même varier légèrement d’un jour à l’autre. Définir précisément ce qu’il recouvre et quelles fonctions il soutient permet de mieux saisir son importance capitale dans notre équilibre énergétique global et pourquoi il représente la majorité de nos dépenses quotidiennes, même pour une personne très active. C’est la dépense énergétique la plus fondamentale de notre corps.
Définition précise de l’énergie dépensée au repos complet
Le métabolisme de base (BMR) est défini de manière très stricte en physiologie. Il correspond à la dépense énergétique d’un individu mesurée dans des conditions très spécifiques : au repos complet (allongé mais éveillé), dans un environnement à température neutre (ni trop chaud, ni trop froid, généralement autour de 20-25°C), et à jeun depuis au moins 12 heures (état post-absorptif, pour éviter l’influence de la digestion). Ces conditions standardisées permettent d’obtenir une mesure de la dépense énergétique minimale incompressible, celle qui est uniquement dédiée au maintien des fonctions vitales.
Cette mesure représente donc l’énergie nécessaire pour maintenir la vie, indépendamment de toute activité physique ou digestive. C’est la quantité de calories que votre corps brûlerait si vous restiez allongé dans le noir, sans bouger et sans manger, pendant 24 heures. Comprendre cette définition stricte est important pour ne pas confondre le BMR avec la dépense énergétique au repos (DER ou RMR – Resting Metabolic Rate), qui est mesurée dans des conditions un peu moins strictes (pas forcément à jeun complet) et est généralement légèrement supérieure au BMR (d’environ 10%). Dans la pratique courante, les termes BMR et RMR sont souvent utilisés de manière interchangeable pour désigner cette dépense au repos.
Quelles fonctions vitales sont couvertes par le BMR ?
L’énergie considérable dépensée au repos par notre métabolisme de base sert à alimenter une multitude de processus physiologiques continus et essentiels à notre survie. Ces fonctions vitales, souvent inconscientes, ne s’arrêtent jamais, même pendant le sommeil (bien que le métabolisme ralentisse légèrement pendant le sommeil profond). Parmi les principales fonctions couvertes par le BMR, on peut citer :
- La respiration : Le travail mécanique des muscles respiratoires (diaphragme, muscles intercostaux) pour inspirer et expirer l’air.
- La circulation sanguine : Le travail incessant du cœur pour pomper le sang dans tout l’organisme et le maintien de la pression artérielle.
- L’activité cérébrale : Le cerveau, bien qu’il ne représente qu’environ 2% du poids corporel, est un organe très énergivore, consommant près de 20% de l’énergie du métabolisme de base pour maintenir son activité électrique et ses fonctions cognitives.
- Le maintien de la température corporelle : La thermorégulation, c’est-à-dire la production de chaleur nécessaire pour maintenir notre corps autour de 37°C.
- Le fonctionnement des organes : Les reins (filtration du sang), le foie (métabolisme, détoxification), l’intestin (péristaltisme de base), les glandes endocrines (production d’hormones)… tous consomment de l’énergie.
- Le renouvellement cellulaire : La synthèse de nouvelles protéines, la réparation des tissus, la division cellulaire sont des processus constants qui demandent de l’énergie.
Il est fascinant de réaliser que la simple « maintenance » de notre organisme au repos représente une dépense énergétique aussi importante. Le foie et le cerveau sont parmi les plus grands consommateurs d’énergie au repos, suivis par les muscles (même inactifs, ils ont un coût métabolique), le cœur et les reins. Comprendre cette répartition aide à mieux saisir pourquoi la composition corporelle, notamment la masse musculaire, a un tel impact sur le BMR.
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Les facteurs qui déterminent votre métabolisme de base

Comme mentionné en introduction, le métabolisme de base n’est pas une constante universelle. Il varie de manière significative d’un individu à l’autre, expliquant pourquoi certaines personnes semblent brûler plus de calories « naturellement » que d’autres. Plusieurs facteurs intrinsèques et extrinsèques influencent cette dépense énergétique minimale. Les plus importants sont liés à notre constitution physique (taille, poids, composition corporelle) et à notre physiologie (âge, sexe, hormones).
Connaître ces facteurs est essentiel pour comprendre pourquoi les estimations moyennes doivent être prises avec précaution et pourquoi il est important d’essayer d’affiner l’évaluation de son propre BMR. Ces variables expliquent la grande diversité des besoins énergétiques au repos et soulignent l’importance d’une approche personnalisée en matière de nutrition et de gestion du poids. Il convient de noter que certains de ces facteurs sont modifiables (composition corporelle), tandis que d’autres ne le sont pas (âge, sexe, génétique).
Le poids et la taille : l’influence de la corpulence
De manière assez logique, la taille et le poids corporel total sont des déterminants majeurs du métabolisme de base. Un corps plus grand et plus lourd possède une plus grande quantité de tissus (organes, muscles, os, graisse…) qui nécessitent tous de l’énergie pour leur entretien, même au repos. Les organes vitaux comme le foie, le cerveau, le cœur et les reins sont proportionnellement plus gros chez une personne de forte corpulence, et leur activité métabolique représente une part importante du BMR.
Par conséquent, plus vous êtes grand et/ou lourd, plus votre métabolisme de base sera élevé. C’est pourquoi les formules d’estimation du BMR incluent systématiquement ces deux paramètres. Il est important de noter que c’est la masse corporelle totale qui compte ici, bien que la composition de cette masse (muscle vs graisse) ait aussi un impact crucial, comme nous le verrons. Néanmoins, à composition corporelle égale, une personne plus corpulente brûlera plus de calories au repos qu’une personne plus menue.
L’âge : une diminution naturelle avec le temps
L’âge est un autre facteur incontournable qui influence le métabolisme de base. Pendant les périodes de croissance rapide, comme l’enfance et l’adolescence, le BMR est proportionnellement très élevé pour fournir l’énergie nécessaire à la construction des tissus et au développement de l’organisme. Il atteint généralement son maximum au début de l’âge adulte. Ensuite, à partir de 25-30 ans environ, le métabolisme de base a tendance à diminuer progressivement et naturellement au fil des décennies.
On estime cette baisse à environ 1 à 2% par décennie après 30 ans. Cette diminution s’explique en partie par des changements hormonaux, mais surtout par une tendance naturelle à la perte de masse musculaire liée à l’âge (sarcopénie), souvent accompagnée d’une diminution de l’activité physique. Comme le muscle est un tissu très actif métaboliquement, sa réduction entraîne une baisse du BMR. Cela signifie qu’à poids égal, une personne de 70 ans brûle moins de calories au repos qu’une personne de 30 ans. Maintenir une activité physique et une masse musculaire suffisante en vieillissant peut cependant atténuer cette baisse.
Le sexe : les différences hommes/femmes
En moyenne, les hommes ont un métabolisme de base plus élevé que les femmes, d’environ 5 à 10%. Cette différence est principalement attribuable à des différences de composition corporelle et de taille. En général, les hommes sont plus grands et plus lourds, et surtout, ils possèdent une proportion de masse musculaire plus importante et une proportion de masse grasse plus faible que les femmes. Le tissu musculaire étant plus énergivore au repos que le tissu adipeux, cela se traduit par un BMR plus élevé chez les hommes.
Des facteurs hormonaux (différences dans les niveaux d’hormones sexuelles comme la testostérone et les œstrogènes) contribuent également à cette variation. Cependant, il est essentiel de rappeler qu’il s’agit d’une différence moyenne. Une femme très sportive et musclée peut tout à fait avoir un métabolisme de base supérieur à celui d’un homme sédentaire ayant peu de masse musculaire. Le sexe est un facteur significatif, mais son impact est fortement modulé par la composition corporelle et le niveau d’activité.
La composition corporelle : le rôle clé de la masse musculaire
C’est probablement le facteur le plus influent sur le métabolisme de base, après la taille et le poids totaux. La proportion de masse musculaire par rapport à la masse grasse dans le corps a un impact direct sur le nombre de calories brûlées au repos. Le tissu musculaire est métaboliquement très actif : même au repos, il consomme de l’énergie pour maintenir sa structure et son tonus. On estime qu’un kilogramme de muscle brûle environ 10 à 15 kcal par jour au repos.
À l’inverse, le tissu adipeux (la graisse) est beaucoup moins actif métaboliquement. Un kilogramme de graisse ne brûle qu’environ 2 à 3 kcal par jour au repos. Par conséquent, à poids égal, une personne ayant un pourcentage de masse musculaire élevé (comme un athlète) aura un métabolisme de base significativement plus élevé qu’une personne ayant un pourcentage de masse grasse élevé et peu de muscle. C’est pourquoi la composition corporelle est un meilleur prédicteur du BMR que le poids total seul. Augmenter sa masse musculaire par l’entraînement en résistance est donc un moyen efficace d’élever durablement son métabolisme de base.
Les autres facteurs (génétique, hormones, etc.)
Au-delà des facteurs principaux que sont l’âge, le sexe, le poids, la taille et la composition corporelle, d’autres éléments peuvent moduler le métabolisme de base, expliquant une partie de la variabilité interindividuelle qui subsiste même après avoir pris en compte ces paramètres. La génétique joue un rôle indéniable : certaines familles ont tendance à avoir un métabolisme « naturellement » plus rapide ou plus lent, sans que l’on puisse toujours l’expliquer par les facteurs classiques.
Le statut hormonal est également critique. Les hormones thyroïdiennes (T3 et T4) sont les principaux régulateurs de la vitesse du métabolisme. Une production insuffisante (hypothyroïdie) ralentit le BMR, tandis qu’une production excessive (hyperthyroïdie) l’accélère. D’autres hormones comme l’adrénaline, le cortisol (hormone du stress) ou les hormones de croissance peuvent aussi influencer temporairement ou durablement le métabolisme. Enfin, des facteurs externes comme le climat (le corps dépense plus d’énergie pour se réchauffer par temps froid ou se refroidir par temps très chaud), la fièvre (chaque degré Celsius d’augmentation de la température corporelle augmente le BMR d’environ 13%), la prise de certains médicaments ou même le stress psychologique peuvent avoir un impact.
Comment estimer son propre métabolisme de base ?
Connaître son métabolisme de base est un point de départ utile pour mieux comprendre ses besoins énergétiques globaux. Puisqu’il varie d’une personne à l’autre, comment peut-on estimer sa propre valeur ? Plusieurs méthodes existent, avec des degrés de précision et d’accessibilité variables. Les plus courantes sont l’utilisation de formules mathématiques prédictives, souvent intégrées dans des calculateurs en ligne. Des méthodes de mesure directe ou indirecte existent également, mais elles sont plus complexes et généralement réservées à des contextes cliniques ou de recherche.
Il est crucial de garder à l’esprit que toutes les méthodes d’estimation, en particulier les formules, fournissent une approximation et comportent une marge d’erreur. Elles sont basées sur des moyennes de population et ne peuvent pas capturer parfaitement toutes les variations individuelles (génétique, hormones…). Néanmoins, elles donnent un ordre de grandeur utile qu’il faudra ensuite potentiellement affiner en fonction de l’évolution de son poids et de ses sensations.
Explorons ces différentes méthodes d’estimation.
Les formules de calcul (Harris-Benedict, Mifflin-St Jeor)
Les méthodes les plus utilisées pour estimer le BMR sont des équations mathématiques développées à partir de mesures réalisées sur de larges populations. Elles utilisent comme variables les facteurs les plus influents que nous avons décrits : le sexe, l’âge (en années), le poids (en kg) et la taille (en cm).
- Formule de Harris-Benedict (révisée en 1984) :
- Pour les hommes : BMR = (13.397 × poids) + (4.799 × taille) – (5.677 × âge) + 88.362
- Pour les femmes : BMR = (9.247 × poids) + (3.098 × taille) – (4.330 × âge) + 447.593
- Formule de Mifflin-St Jeor (1990) : Considérée aujourd’hui comme plus précise pour la population générale moderne.
- Pour les hommes : BMR = (10 × poids) + (6.25 × taille) – (5 × âge) + 5
- Pour les femmes : BMR = (10 × poids) + (6.25 × taille) – (5 × âge) – 161
Ces formules donnent un résultat en kcal par jour. Bien qu’elles soient largement utilisées, elles ont une marge d’erreur qui peut atteindre 10 à 20% chez certains individus, notamment ceux ayant une composition corporelle atypique (très musclés ou obèses sarcopéniques) ou des conditions médicales affectant le métabolisme. Une autre formule, celle de Katch-McArdle, utilise la masse maigre et est potentiellement plus précise si l’on connaît son pourcentage de masse grasse, mais cette donnée est moins facile à obtenir.
Les calculateurs en ligne : des outils pratiques mais approximatifs
Pour éviter d’avoir à faire les calculs manuellement, de très nombreux sites web et applications mobiles proposent des calculateurs de métabolisme de base (et souvent de dépense énergétique totale). Il suffit d’y entrer vos informations (âge, sexe, poids, taille) et l’outil applique automatiquement l’une des formules (le plus souvent Mifflin-St Jeor) pour vous donner une estimation de votre BMR. C’est une solution très pratique et rapide pour obtenir un chiffre indicatif.
Cependant, il faut garder à l’esprit les mêmes limites que les formules sur lesquelles ils sont basés. La précision du résultat dépend de l’exactitude des données que vous fournissez. De plus, ces calculateurs ne prennent généralement pas en compte votre composition corporelle spécifique ni les autres facteurs individuels (génétique, hormones…). Utilisez donc le résultat fourni comme une estimation de départ, un ordre de grandeur, et non comme une vérité absolue. Il est toujours intéressant d’utiliser plusieurs calculateurs différents (qui peuvent utiliser des variantes des formules) pour voir si les résultats convergent.
Mesures plus précises (calorimétrie indirecte – mention)
La méthode considérée comme la plus précise pour mesurer la dépense énergétique au repos (RMR, très proche du BMR) est la calorimétrie indirecte. Cette technique consiste à mesurer la consommation d’oxygène (VO2) et la production de dioxyde de carbone (VCO2) d’un individu au repos, généralement à l’aide d’un masque ou d’une canopée ventilée reliée à des analyseurs de gaz. En se basant sur le fait que la consommation d’oxygène est directement liée à la production d’énergie par l’organisme, on peut calculer la dépense énergétique avec une bonne précision.
Cependant, cette méthode nécessite un équipement spécifique et coûteux et doit être réalisée par du personnel formé, dans des conditions standardisées. Elle est donc principalement utilisée dans les hôpitaux (pour adapter la nutrition de patients gravement malades), les centres de recherche en nutrition ou en physiologie du sport, ou certaines cliniques spécialisées dans la gestion du poids. Elle n’est pas accessible au grand public pour une mesure de routine. Pour la plupart des gens, les formules d’estimation restent l’approche la plus réaliste.
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BMR vs. Dépense Énergétique Totale (DET) : Ne pas confondre

Une confusion fréquente est de penser que le métabolisme de base (BMR) représente le nombre total de calories dont on a besoin chaque jour. Or, comme nous l’avons vu, le BMR ne couvre que les dépenses minimales au repos complet. Pour obtenir votre besoin calorique journalier total, ou Dépense Énergétique Totale (DET), il faut ajouter au BMR l’énergie dépensée pour deux autres composantes majeures : la digestion des aliments (effet thermique des aliments – ETA ou TEF) et surtout, l’ensemble de vos activités physiques (NEAT et EAT). Le BMR n’est donc qu’une partie, certes la plus importante (60-75%), mais seulement une partie de l’équation totale.
Ne connaître que son BMR ne suffit donc pas pour déterminer combien de calories manger chaque jour pour maintenir son poids, en perdre ou en gagner. Il est crucial de prendre en compte l’énergie supplémentaire dépensée au-delà de ce seuil minimal de survie. Ignorer ces autres composantes conduirait à une sous-estimation drastique des besoins réels pour la plupart des gens, à l’exception peut-être des personnes totalement alitées.
Il est donc essentiel de bien distinguer BMR et DET.
Le BMR n’est qu’une partie de l’équation
Il faut bien retenir que le chiffre obtenu pour votre BMR (par formule ou estimation) correspond uniquement aux calories brûlées « sans rien faire », au repos absolu. C’est votre dépense minimale incompressible. Pour calculer votre dépense énergétique totale sur une journée (DET), vous devez multiplier ce BMR par un facteur d’activité physique (NAP) qui reflète votre niveau d’activité moyen. Ce facteur varie de 1,2 pour une personne très sédentaire à 1,9 ou plus pour un athlète ou un travailleur très physique.
Ainsi, si votre BMR estimé est de 1500 kcal et que vous êtes modérément actif (NAP ≈ 1,55), votre dépense énergétique totale sera d’environ 1500 x 1,55 = 2325 kcal par jour. C’est ce chiffre (DET) qui représente votre besoin calorique pour maintenir votre poids actuel, et non le BMR seul. Ne pas faire cette multiplication est une erreur fondamentale qui conduit à une sous-estimation majeure des besoins. Il convient de noter que cette approche par facteur d’activité est elle-même une simplification, mais elle est largement utilisée pour sa praticité.
L’ajout de l’effet thermique des aliments (ETA)
La deuxième composante à ajouter au BMR est l’effet thermique des aliments (ETA), ou thermogenèse post-prandiale. Comme nous l’avons vu, le simple fait de digérer, absorber et métaboliser les aliments que nous mangeons consomme de l’énergie. Cette dépense représente en moyenne environ 10% de l’apport calorique total de la journée.
Par exemple, si vous consommez 2000 kcal dans la journée, environ 200 kcal seront dépensées juste pour traiter ces aliments. Bien que les formules de calcul de la DET (BMR x NAP) n’isolent pas toujours explicitement l’ETA (il est parfois considéré comme inclus dans le facteur d’activité ou dans une estimation globale), il est bon de savoir que cette dépense existe et contribue à la dépense totale. L’ETA varie légèrement selon la composition du repas (plus élevé pour les protéines), mais son impact global sur la DET reste relativement modeste par rapport au BMR et à l’activité physique.
L’ajout crucial de l’activité physique (NEAT et EAT)
C’est la composante qui fait la plus grande différence après le BMR et qui explique la majorité des variations de la DET entre individus ayant un BMR similaire. Toute activité physique, qu’elle soit volontaire ou non, consomme de l’énergie au-delà du métabolisme de base. On distingue :
- L’EAT (Exercise Activity Thermogenesis) : Calories brûlées pendant les séances de sport ou d’exercice planifiées. Très variable selon l’intensité, la durée et le type d’activité.
- Le NEAT (Non-Exercise Activity Thermogenesis) : Calories brûlées par toutes les autres activités physiques du quotidien, souvent inconscientes : marcher pour se déplacer, monter des escaliers, faire le ménage, bricoler, travailler debout, taper à l’ordinateur, parler, et même gigoter (fidgeting).
Le NEAT est souvent largement sous-estimé, mais il peut représenter une part très significative de la dépense énergétique totale, surtout chez les personnes qui ne font pas de sport mais ont un travail ou un style de vie actif. La différence de NEAT entre un employé de bureau très sédentaire et un ouvrier du bâtiment peut être de plusieurs centaines, voire plus de mille calories par jour ! C’est un levier d’action important pour augmenter sa DET sans forcément devoir faire du sport intensif. Le facteur d’activité physique (NAP) utilisé pour calculer la DET tente de refléter la somme de l’EAT et du NEAT.
Peut-on influencer son métabolisme de base ?
Une question fréquente est de savoir s’il est possible d' »accélérer » ou de « booster » son métabolisme de base pour brûler plus de calories au repos, notamment dans une optique de perte de poids. L’idée est séduisante, mais la réalité est plus complexe. Si certains facteurs influençant le BMR ne sont pas modifiables (âge, sexe, génétique), d’autres, comme la composition corporelle, peuvent l’être par nos actions. Cependant, il faut se méfier des promesses marketing de produits ou méthodes miracles censés « relancer » le métabolisme.
La stratégie la plus efficace et durable pour augmenter son BMR passe par l’augmentation de sa masse musculaire. Certains aliments ou habitudes sont parfois évoqués, mais leur impact réel est souvent marginal et temporaire. À l’inverse, certaines pratiques, comme les régimes très restrictifs, peuvent avoir l’effet pervers de ralentir le métabolisme de base. Il est donc important d’avoir une vision réaliste de ce qui peut réellement influencer durablement notre dépense énergétique minimale.
Explorons ces différentes pistes.
L’impact de la masse musculaire (musculation)
C’est le levier d’action le plus significatif et le plus prouvé pour augmenter durablement son métabolisme de base. Comme nous l’avons vu, le tissu musculaire est beaucoup plus actif métaboliquement au repos que le tissu adipeux. Par conséquent, augmenter sa masse musculaire par un entraînement régulier en résistance (musculation, poids du corps, élastiques…) conduit à une augmentation directe du BMR. Chaque kilogramme de muscle supplémentaire que vous construisez brûlera des calories supplémentaires, 24 heures sur 24, même lorsque vous dormez.
Bien que l’augmentation absolue du BMR pour chaque kilo de muscle gagné ne soit pas gigantesque (environ 10-15 kcal/jour/kg), l’effet cumulé sur le long terme peut être notable, surtout si la prise de masse musculaire est significative. De plus, l’entraînement en résistance lui-même consomme des calories (EAT) et peut aussi augmenter la dépense énergétique post-exercice (EPOC). C’est donc une stratégie doublement bénéfique pour la gestion du poids et la santé métabolique. Il faut savoir que maintenir sa masse musculaire en vieillissant est aussi crucial pour limiter la baisse naturelle du BMR.
L’effet limité de certains aliments ou habitudes
Le marché regorge de produits et de conseils prétendant « booster » le métabolisme : piments, thé vert, caféine, jeûne intermittent, douches froides… Qu’en est-il réellement ? Si certains aliments ou substances peuvent effectivement provoquer une légère augmentation temporaire de la dépense énergétique (via la thermogenèse), cet effet est généralement très modeste et de courte durée.
Par exemple, la capsaïcine (du piment) ou la caféine peuvent augmenter légèrement le métabolisme pendant quelques heures, mais l’impact sur la dépense calorique totale sur 24h reste minime (quelques dizaines de calories tout au plus). De même, l’effet thermique des protéines est légèrement supérieur à celui des autres macronutriments, mais ne suffit pas à « brûler les graisses » par magie. Quant au jeûne intermittent ou aux douches froides, leur impact direct sur le BMR à long terme est sujet à débat et probablement faible. Il est donc illusoire de compter sur ces « astuces » pour augmenter significativement son métabolisme de base. Elles ne remplacent en aucun cas une alimentation équilibrée et une activité physique régulière.
Les dangers des régimes trop restrictifs sur le BMR
À l’inverse des stratégies visant à augmenter le BMR, certaines habitudes peuvent le diminuer de manière contre-productive. C’est notamment le cas des régimes très hypocaloriques (apportant beaucoup moins de calories que les besoins réels, souvent moins de 1200 kcal/jour) suivis sur une période prolongée. Face à une restriction calorique sévère, le corps met en place des mécanismes d’adaptation pour économiser l’énergie, considérant qu’il est en situation de « famine ».
L’un de ces mécanismes est la réduction du métabolisme de base (parfois appelée « thermogénèse adaptative » ou, abusivement, « mode famine »). Le corps devient plus efficace pour fonctionner avec moins d’énergie, ce qui ralentit la perte de poids et rend la reprise de poids très facile dès l’arrêt du régime (effet yoyo). Cette baisse du BMR peut persister même après le retour à une alimentation normale. De plus, les régimes très restrictifs entraînent souvent une perte de masse musculaire, ce qui diminue encore davantage le BMR. Il est donc crucial d’éviter les régimes « crash » et de privilégier une approche plus modérée et durable pour la perte de poids.
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En résumé : Une dépense incompressible mais variable

Pour répondre à la question « combien de calories brûle-t-on par jour sans rien faire ? », il faut retenir que cette dépense correspond au métabolisme de base (BMR), l’énergie minimale nécessaire au fonctionnement de nos organes vitaux au repos complet. Bien que des moyennes existent (autour de 1400-1700 kcal/j pour les femmes, 1600-2000 kcal/j pour les hommes), le BMR réel est hautement individuel et dépend fortement de facteurs comme l’âge, le sexe, le poids, la taille et surtout la composition corporelle (masse musculaire). Des formules (Mifflin-St Jeor) ou calculateurs en ligne peuvent en donner une estimation indicative, mais comportent une marge d’erreur.
Il est crucial de ne pas confondre ce BMR avec la dépense énergétique totale (DET) journalière, qui inclut en plus l’énergie dépensée pour la digestion et toutes les formes d’activité physique (NEAT et EAT). Le BMR ne représente que la plus grande partie (60-75%) de cette dépense totale. S’il est difficile de « booster » significativement son BMR par des astuces alimentaires, l’augmentation et le maintien de la masse musculaire par l’entraînement en résistance est la stratégie la plus efficace. À l’inverse, les régimes trop restrictifs peuvent le ralentir. Connaître son BMR estimé est un point de départ utile, mais l’ajustement de son apport calorique doit se baser sur ses objectifs, l’évolution de son poids et l’écoute de son corps, sans oublier l’importance primordiale de la qualité nutritionnelle des aliments consommés.

