Le cancer du péritoine, bien qu’il s’agisse d’une maladie grave, n’est pas systématiquement mortel. Cela dépend de son stade, des traitements disponibles et de la réponse du patient à ces derniers. Le péritoine est une fine membrane qui tapisse la cavité abdominale et les organes qu’elle contient. Lorsqu’un cancer s’y développe, il peut être primaire, comme dans le carcinome péritonéal, ou secondaire, provenant de métastases d’autres cancers, comme celui des ovaires ou du côlon.
À ses débuts, le cancer du péritoine peut être pris en charge efficacement. Cependant, à un stade avancé, il peut entraîner des complications sévères. Les traitements combinant chirurgie, chimiothérapie et soins palliatifs permettent souvent d’améliorer la survie et la qualité de vie, même si la maladie reste complexe à traiter.
Qu’est-ce que le cancer du péritoine ?
Le cancer du péritoine désigne une prolifération de cellules cancéreuses au niveau de cette membrane qui joue un rôle protecteur et facilitateur des mouvements des organes abdominaux. Il est rare et peut être confondu avec d’autres cancers abdominaux en raison de ses symptômes similaires. Il existe deux formes principales de cancer du péritoine : le cancer péritonéal primaire, qui se développe directement dans cette membrane, et le cancer péritonéal secondaire, qui provient de métastases disséminées par d’autres cancers.
Dans sa forme primaire, il est étroitement lié au carcinome séreux de haut grade, un type de cancer ovarien, et survient souvent chez les femmes post-ménopausées. Dans sa forme secondaire, il est fréquemment associé aux cancers digestifs, tels que le cancer colorectal ou gastrique, les cellules cancéreuses migrantes envahissant le péritoine.
L’évolution du cancer du péritoine dépend de la rapidité avec laquelle il est diagnostiqué. Ses symptômes, comme des douleurs abdominales diffuses, une accumulation de liquide (ascite) et une perte de poids inexpliquée, apparaissent souvent tardivement, ce qui rend son diagnostic précoce difficile. Une prise en charge rapide et adaptée améliore néanmoins les chances de survie et de contrôle de la maladie.
Les causes et facteurs de risque
Le cancer du péritoine primaire reste mal compris, mais des facteurs génétiques, comme une mutation des gènes BRCA1 et BRCA2, augmentent considérablement le risque, tout comme pour le cancer ovarien. Les femmes ayant des antécédents de cancers gynécologiques ou familiaux doivent donc faire l’objet d’une surveillance accrue.
Pour les cancers secondaires, la cause principale réside dans les métastases, issues de cancers digestifs ou gynécologiques avancés. Ces organes sont plus susceptibles de disséminer des cellules cancéreuses dans la cavité péritonéale en raison de leur proximité anatomique. D’autres facteurs incluent :
- Le tabagisme et une alimentation pauvre en fibres ;
- Une exposition prolongée à l’amiante, notamment pour les mésothéliomes péritonéaux ;
- Les inflammations chroniques de l’abdomen, comme celles causées par des maladies inflammatoires digestives.
Ces facteurs, combinés à une faible détection précoce, amplifient la gravité de cette maladie.
Comment le cancer du péritoine évolue-t-il ?
Une fois installé, le cancer du péritoine évolue de manière agressive. Les cellules cancéreuses peuvent perturber le fonctionnement normal des organes abdominaux, provoquant des douleurs, une obstruction intestinale ou même une compression d’autres structures vitales. Cette progression amène souvent des complications, notamment une difficulté à s’alimenter et des infections liées à l’ascite.
En l’absence de traitement, la maladie progresse rapidement. Néanmoins, des interventions chirurgicales combinées à des chimiothérapies intrapéritonéales offrent aujourd’hui de nouvelles perspectives pour ralentir son évolution et améliorer le pronostic.
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Le cancer du péritoine est-il toujours mortel ?

Le cancer du péritoine est une pathologie sérieuse qui réduit l’espérance de vie, particulièrement à des stades avancés, mais il n’est pas toujours synonyme de fatalité. Sa mortalité dépend de plusieurs éléments : le type de cancer, son stade au moment du diagnostic, et surtout la réponse aux traitements. Avec des avancées médicales constantes, il est désormais possible pour certains patients de vivre plusieurs années après le diagnostic, tout en bénéficiant d’une qualité de vie acceptable.
Les cancers primaires du péritoine sont souvent détectés tardivement étant donné l’absence de symptômes précoces spécifiques. Cependant, grâce à une prise en charge rapide, incluant la chirurgie et la chimiothérapie, certaines patientes peuvent obtenir une rémission durable. Les cancers secondaires, bien que souvent plus complexes en raison de leur origine métastatique, peuvent également être partiellement maîtrisés avec des approches thérapeutiques ciblées.
Les indices de survie
Les taux de survie varient largement selon les stades de la maladie :
- Stades précoces : Lorsqu’ils sont diagnostiqués à un stade localisé, les taux de survie à 5 ans peuvent atteindre 50% à 60%.
- Formes avancées : En cas de dissémination, les taux de survie chutent à environ 10% à 20%, bien que ces chiffres s’améliorent avec des traitements récents, comme la chimiothérapie hyperthermique intrapéritonéale (CHIP).
- Qualité des soins : Un accès à des centres spécialisés et une prise en charge multidisciplinaire, comme ceux proposés dans des centres oncologiques de référence, augmentent considérablement les chances de survie.
Bien que le pronostic puisse sembler sombre dans les cas avancés, la recherche continue d’apporter de l’espoir aux patients grâce à de nouvelles combinaisons de traitements, incluant des immunothérapies prometteuses.
La gestion des complications
L’une des principales causes de décès chez les patients atteints d’un cancer du péritoine réside dans les complications liées à l’évolution de la maladie. Ces complications incluent :
- L’ascite massive : Un excès de liquide dans la cavité abdominale provoque des difficultés respiratoires et digestives.
- Les obstructions intestinales : Empêchant la digestion normale, elles nécessitent souvent des interventions d’urgence.
- Les infections : Les patients immunodéprimés, notamment après chimiothérapie, sont plus vulnérables aux infections graves.
Ces complications nécessitent des soins palliatifs adaptés pour soulager efficacement les symptômes et maintenir le confort du patient.
Les traitements disponibles pour le cancer du péritoine
Les traitements du cancer du péritoine sont souvent complexes et doivent être personnalisés en fonction des caractéristiques du patient et des spécificités de la maladie. Une combinaison de traitements chirurgicaux, chimiothérapeutiques et palliatifs est généralement nécessaire pour ralentir la progression du cancer et, dans certains cas, prolonger significativement la vie du patient.
La chirurgie cytoréductrice et la CHIP
La chirurgie cytoréductrice, combinée à la chimiothérapie hyperthermique intrapéritonéale (CHIP), est considérée comme le traitement de référence pour le cancer du péritoine. Cette approche consiste à retirer autant de tumeurs visibles que possible, suivie d’une administration de chimiothérapie chauffée directement dans la cavité abdominale.
Ce traitement intensif est particulièrement efficace pour les cancers primaires ou pour les métastases limitées, mais il nécessite une condition physique relativement stable chez le patient. Les résultats montrent une amélioration significative des taux de survie pour les patients éligibles à cette procédure.
Les thérapies complémentaires
Lorsqu’une chirurgie n’est pas possible, les traitements incluent souvent :
- La chimiothérapie systémique : Elle vise à réduire la croissance des cellules cancéreuses dans tout le corps.
- Les thérapies ciblées : Des traitements spécifiques, comme les inhibiteurs de PARP pour les mutations BRCA, peuvent être utilisés pour ralentir la progression.
- Les soins palliatifs : Ils incluent la gestion des douleurs, le drainage de l’ascite et des interventions pour améliorer le confort digestif.
Ces thérapies sont souvent combinées en fonction des besoins spécifiques du patient, avec des ajustements réguliers selon les résultats observés.
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Les soins palliatifs et la qualité de vie

Pour les stades avancés du cancer du péritoine, les soins palliatifs deviennent une priorité. Ces soins ne visent pas à guérir, mais à maximiser le confort et la qualité de vie du patient. Ils incluent une prise en charge physique, psychologique et émotionnelle, en collaboration étroite avec des équipes multidisciplinaires.
Soulager les symptômes
Parmi les interventions palliatives les plus courantes figurent :
- Le drainage de l’ascite pour réduire l’inconfort abdominal ;
- La prise en charge de la douleur, souvent avec des morphiniques ou d’autres analgésiques puissants ;
- Le soutien nutritionnel, comme les suppléments caloriques ou la nutrition parentérale chez les patients gravement affaiblis.
Soutien psychologique et familial
L’accompagnement psychologique joue également un rôle crucial pour aider les patients et leurs familles à faire face aux défis émotionnels et physiques de la maladie. Les groupes de soutien et les thérapies individuelles ou familiales permettent d’aborder les peurs et les incertitudes liées à l’évolution du cancer.
En conclusion, bien que le cancer du péritoine soit une maladie grave avec des implications potentiellement mortelles, il n’est pas toujours fatal grâce à des stratégies de traitement adaptées.

La chirurgie, la chimiothérapie et l’amélioration constante des soins palliatifs offrent de nouvelles perspectives aux patients, même dans les phases avancées de la maladie. Une prise en charge dans un centre spécialisé et un accompagnement global permettent d’améliorer la qualité de vie et de lutter efficacement contre cette pathologie complexe.